Cet ouvrage offre un traitement de fond pour un mobilier parfois méconnu sous les latitudes rhénanes. Après une introduction — charpentée par les résultats des analyses archéométriques entreprises des plus utiles — sur les catégories de vaisselle fine, culinaire et les lampes issues des ateliers nord-africains concentrés dans l’actuelle Tunisie, l’auteur s’attelle à la présentation exhaustive du corpus mis au jour à Augsbourg. La présentation, bien pensée, aborde successivement les sigillées africaines A1, C1, C2, C3/4 et D1–D2, produites entre la fin du 1er et le 7e siècle de notre ère. Le texte traite de manière exhaustive et méthodique chaque forme mise au jour à Augsbourg. Si les informations sont de valeur, on pourra toutefois regretter une lisibilité parfois compromise, tant les renvois au catalogue, citations typologiques entre parenthèse et notes sont abondantes.
Peu nombreuse, la céramique culinaire, dont les ateliers se répartissent entre la Tunisie et la Libye occidentale bénéficie d’une présentation tout aussi précise. Enfin, ce sont les 17 fragments de lampes et les trois exemplaires entiers qui font l’objet d’une présentation analogue quant à leur typologie et leur provenance.
Au terme de ce tour d’horizon, la discussion globale du flux d’importations africaines constaté à Augsbourg ouvre un chapitre tout aussi bien documenté sur les 63 contextes de découverte dont ils proviennent. La présence au sein de 6 contextes de fouilles du Haut-Empire de sigillée africaine souligne son apparition dès la fin du 1er siècle de notre ère. Sa multiplication pendant le Bas-Empire est illustrée par les 19 contextes archéologiques dont elle provient, datés entre la fin du 3e et le milieu du 5e siècle de notre ère. La discussion détaillée de leur contexte illustre par contrecoup l’état des connaissances quant au développement urbain d’Augusta Vindelicum/ Augsbourg. La mise en contexte plus large des importations africaines observées dans la cité fournit une utile synthèse des découvertes faites dans la province de Rhétie. La prise en compte des contextes connus en Suisse orientale est d’une utilité directe pour les chercheurs helvétiques.
L’ouvrage se conclut par un catalogue solidement étayé et par une bibliographie exemplaire puisqu’elle fournit le rappel de toutes les publications antérieures traitant de ce mobilier non seulement à Augsbourg, mais dans toute la Province de Rhétie. Ce faisant, l’auteur parachève l’utilité de son ouvrage comme référence de base pour aborder la question des sigillées africaines au nord des Alpes.
Zitierweise:
Marc-André Haldimann: Rezension zu: Ferdinand Heimerl, Nordafrikanische Sigillata, Küchenkeramik und Lampen aus Augusta Vindelicum/Augsburg. Münchener Beiträge zur Provinzialrömischen Archäologie 6. Wiesbaden 2014. Zuerst erschienen in: Jahrbuch Archäologie Schweiz, Nr. 98, 2015, S. 278.